Reptiles dépecés vivants pour l'industrie du luxe
Depuis le 16.11.2011 2462 personnes ont signé la pétition
Le varan malais est le premier a avoir besoin de sa peau
Les préoccupations morales et éthiques ne sont pas les seules. Des biologistes mettent en garde sur les dangers écologiques découlant de la chasse excessive des gros reptiles. Les maisons de mode n'ont cesse de nous assurer que les les peaux proviennent d'élevages de reptiles, ce que les experts ont depuis longtemps réfuté. Selon le chercheur Mark Auliya « tous les varans malais dont la peau est utilisée dans l'industrie de la mode proviennent de leur milieu naturel. Cela est également le cas pour les pythons réticulés de Malaisie et d'Indonésie ».
Varans malais et pythons réticulés sont classés dans l'Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). Si le commerce de ces espèces est légal il est néanmoins soumis à un processus d'approbation spécifique et à un système de quotas. La limite de ce système est que ce sont aux pays exportateurs de fixer eux-mêmes des quotas, et que ceux-ci ne sont pas obligés de les communiquer au Secrétariat de la CITES. Par ailleurs, la détermination des quotas actuels se base sur le nombre de captures d'animaux l'année précédente. Il n'existe aucune estimation, même grossière, du nombre d'animaux par espèces et par régions. Ainsi, il est impossible de connaitre les impacts réels sur la population des espèces concernées et sur l'écosystème de la capture de centaines de milliers de reptiles chaque année.
« L'expansion des zones urbaines, des plantations de palmiers à huile et de la chasse aux reptiles laissent des traces. Nous avons noté des pertes importantes dans la population de reptiles au niveau local, et les animaux en captivité sont de moins en moins nombreux » selon Mark Auliya. Le python réticulé, qui peut atteindre jusqu'à 9 mètres de long, et le varan malais, qui peut en atteindre 3, ont des fonctions importantes dans leur environnement. Ils sont souvent les plus gros prédateurs de leur zone naturelle, situés tout en haut de la chaine alimentaire. Ils maintiennent l'équilibre écologique en empêchant la propagation intensive de certaines espèces plus petites. Dans les régions rurales, les pythons, car grands consommateurs de rats, sont vus d'un très bon oeil. Le varan, en tant que charognard, joue lui le rôle de «police sanitaire».
Les groupes de mode font jusqu'ici valoir que la chasse au reptile en Indonésie permet aux populations locales de survivre. Pourtant, selon les experts, le nombre de chasseurs professionnels est minime. Les agriculteurs pratiquant la chasse aux reptiles ne perçoivent qu'un faible revenu supplémentaire, largement insuffisant en soi pour nourrir leur famille.
Les reptiles ne sont jamais laissés au repos, ne serait-ce que pour leur reproduction. Même lorsque les prix du marché mondial s'effondrent, la chasse à grande échelle continue car les peaux des reptiles pouvant être stockées plusieurs années sans perte de qualité, les revendeurs attendent tranquillement la remontée des cours. Le prix du marché est influencé avant tout par le monde de la mode et ses clients. Le prix d'une peau de reptile varie selon son poids ou sa taille. La peau de python se négocie entre 8 et 16 dollars par mètre.
A long terme, la chasse aux reptiles nuit même à l'agriculture locale. Dans l'ouest de la Malaisie, où la chasse sans limites de pythons a provoqué l'interdiction d'exporter les peaux de reptiles dans l'Union Européenne, les agriculteurs se plaignent de l'invasion des rizières par les rats. Les pythons réticulés, qui en mangeant les rats permettaient aussi de limiter leur population, s'y font de plus en plus rares.
vous pouvez signez la petition ici : https://www.sauvonslaforet.org/petitions/796/reptiles-depeces-vivants-pour-l-industrie-du-luxe